PFUUF OU LE BOUT DE LA LANGUE

Gaëtan Bulourde

Du 06 janvier au 07 janvier 2005

La parole devient geste, devient son, se lance et se perd. Oscille entre la prise de parole et le discours construit, entre le signe clair et le geste flottant, entre le geste sûr et l’ébauche à peine perceptible. Cette performance ludique, simple et politique mêle sons, vidéos et actions réalisées en direct.

Note du performeur
« Pfuuf ou le bout de la langue est une performance mêlant sons, vidéos et actions réalisées en direct. Ces dernières sont des actions simples qui produisent du son et offrent prise à des sens multiples. Je construis notamment une pancarte blanche et vide que j’agite pour prendre la parole, une parole à vide, une parole en devenir, occupée seulement par le son de sa mécanique, le son du carton qui plie et se déplie. Je trace un trait, puis un rond, sur deux rames de papiers qui se creusent et dont le son, repris en boucle construit un rythme polyphonique à partir de ces deux éléments basiques que sont le trait et le rond, le 1 et le 0 du système binaire. A l’aide de la pancarte suscitée, je zoome sur les éléments constituants les images du film d’un homme politique japonais qui prend la parole dans la rue, entrecoupé régulièrement par le passage de voitures et autres camions. (…) J’utilise aussi un texte écrit au Tiergarten à Berlin, où je pose un cadre fixe comme Je l’ai fais pour le film de l’orateur japonais. Je suis assis sur un banc et je commence à noter ce qui passe sous mes yeux: une fillette en trottinette, un couple à vélo, et tout à coup un groupe de coureuses qui traversent l’espace. Étant donné leur vitesse, je n’ai le temps que de noter les couleurs qui les habillent. Durant la performance, ce texte est lu par un synthétiseur de voix en français ou en allemand et projeté sur l’écran en anglais. (…)
Ces différentes actions questionnent trois éléments qui émergent de l’écoulement de cette performance. Tout d’abord, le langage qui fait apparaître ici sa volatilité, sa capacité à prendre et à perdre sens. Ainsi, la parole devient geste(s), devient sons(s), se lance et se perd, oscille entre la prise de parole et le discours construit, ente le signe clair et le sens flottant, entre le geste sûr et l’ébauche à peine perceptible.
Cette même notion de perception constitue d’ailleurs le deuxième élément de cette réflexion, en considérant notamment l’appréhension physique du son dans le large spectre des fréquences perceptibles, ou encore la lecture d’une image et des différentes strates qui la composent.
Enfin, le troisième élément constituant de cette performance est la notion de vide: celui qui «occupe» la page blanche ou le ciel couvert, cet espace entrebâillé et soudainement grand ouvert. Le temps de le cerner, de l’appréhender, de le nommer, de le qualifier, de le quantifier, de le perdre, le soupeser, de le désordonner, de le surestimer, de le dégonfler, de l’encombrer, de le vider, de le traverser, par le biais de gestes, par le biais des mots, par le biais de sons faisant vibrer l’espace à pleine voix, à pleins poumons explorant sa résonance, sa vibration…..
Ces trois éléments réunis questionnement notre rapport au monde et la capacité de celui-ci à échapper à toute définition, à toute réduction, à toute tentative de le nommer, le quantifier, le saisir, le tenir, le retenir.
Cette performance ne se propose pas de fournir des pistes, ni même de les brouiller, mais d’offrir à chacun des spectateurs d’ouvrir la sienne dans le large champ des possibles. »

La parole devient geste, devient son, se lance et se perd. Oscille entre la prise de parole et le discours construit, entre le signe clair et le geste flottant, entre le geste sûr et l’ébauche à peine perceptible. Cette performance ludique, simple et politique mêle sons, vidéos et actions réalisées en direct.

Note du performeur
« Pfuuf ou le bout de la langue est une performance mêlant sons, vidéos et actions réalisées en direct. Ces dernières sont des actions simples qui produisent du son et offrent prise à des sens multiples. Je construis notamment une pancarte blanche et vide que j’agite pour prendre la parole, une parole à vide, une parole en devenir, occupée seulement par le son de sa mécanique, le son du carton qui plie et se déplie. Je trace un trait, puis un rond, sur deux rames de papiers qui se creusent et dont le son, repris en boucle construit un rythme polyphonique à partir de ces deux éléments basiques que sont le trait et le rond, le 1 et le 0 du système binaire. A l’aide de la pancarte suscitée, je zoome sur les éléments constituants les images du film d’un homme politique japonais qui prend la parole dans la rue, entrecoupé régulièrement par le passage de voitures et autres camions. (…) J’utilise aussi un texte écrit au Tiergarten à Berlin, où je pose un cadre fixe comme Je l’ai fais pour le film de l’orateur japonais. Je suis assis sur un banc et je commence à noter ce qui passe sous mes yeux: une fillette en trottinette, un couple à vélo, et tout à coup un groupe de coureuses qui traversent l’espace. Étant donné leur vitesse, je n’ai le temps que de noter les couleurs qui les habillent. Durant la performance, ce texte est lu par un synthétiseur de voix en français ou en allemand et projeté sur l’écran en anglais. (…)
Ces différentes actions questionnent trois éléments qui émergent de l’écoulement de cette performance. Tout d’abord, le langage qui fait apparaître ici sa volatilité, sa capacité à prendre et à perdre sens. Ainsi, la parole devient geste(s), devient sons(s), se lance et se perd, oscille entre la prise de parole et le discours construit, ente le signe clair et le sens flottant, entre le geste sûr et l’ébauche à peine perceptible.
Cette même notion de perception constitue d’ailleurs le deuxième élément de cette réflexion, en considérant notamment l’appréhension physique du son dans le large spectre des fréquences perceptibles, ou encore la lecture d’une image et des différentes strates qui la composent.
Enfin, le troisième élément constituant de cette performance est la notion de vide: celui qui «occupe» la page blanche ou le ciel couvert, cet espace entrebâillé et soudainement grand ouvert. Le temps de le cerner, de l’appréhender, de le nommer, de le qualifier, de le quantifier, de le perdre, le soupeser, de le désordonner, de le surestimer, de le dégonfler, de l’encombrer, de le vider, de le traverser, par le biais de gestes, par le biais des mots, par le biais de sons faisant vibrer l’espace à pleine voix, à pleins poumons explorant sa résonance, sa vibration…..
Ces trois éléments réunis questionnement notre rapport au monde et la capacité de celui-ci à échapper à toute définition, à toute réduction, à toute tentative de le nommer, le quantifier, le saisir, le tenir, le retenir.
Cette performance ne se propose pas de fournir des pistes, ni même de les brouiller, mais d’offrir à chacun des spectateurs d’ouvrir la sienne dans le large champ des possibles. »

Le texte simplifié n'est pas disponible.

Distribution

  • Une performance de et avec Gaëtan Bulourde en collaboration avec Valérie Castan
  • Photo: Ausland, Berlin décembre 2004
  • Avec le soutient de l’AFAA lauréat Villa Médicis Hors les Murs
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